Changer de com, c’est  maintenant !

Bruno Lafosse,
9 septembre 2020

Nouveau mandat, nouveaux projets, nouvelle équipe ! C’est le moment ou jamais de mettre en œuvre un nouveau projet de communication municipale ou communautaire. Comment faire ? Mode d’emploi en 4 points. 

1° Faites l’état des lieux

Rien de tel qu’une bonne analyse pour repartir du bon pied ! Allongez-vous, détendez-vous et identifiez vos supports les plus importants, les plus structurants, en imprimé comme en digital. Préparez une grille d’analyse qui vous permettra de faire une synthèse rapide pour chaque support en posant les bonnes questions : à qui s’adresse-t-il ? Quelle est sa régularité ? Quelle est sa valeur ajoutée ? Qu’est-ce qu’il faut améliorer ? Comment est traité le contenu et le contenant ? Votre objectif : produire un tableau de bord de la communication de votre collectivité, véritable aide à la décision sur ce qu’il convient de maintenir, améliorer ou… stopper. N’oubliez pas de mobiliser votre équipe : mieux vaut un diagnostic partagé qu’une vérité sortie d’une tête de chef.fe. Autre idée : pourquoi ne pas mettre vos supports sur la table et échanger avec les usagers de votre com en créant des focus groupes ? Rien de tel pour objectiver un état des lieux !

2° Posez-vous des questions existentielles

Qui suis-je, où vais-je, dans quel état j’erre ? Il est parfois nécessaire de poser des questions existentielles pour fixer vos orientations de travail : définir votre stratégie de communication en intégrant les nouvelles priorités du mandat, les attentes des élus et de la direction générale, identifier les nouveaux enjeux de votre territoire, mais aussi ajuster le positionnement et le fonctionnement de votre service communication pour apporter les bonnes réponses. Ainsi le cap est fixé !

3 ° C’est le moment d’avoir un plan

Pas question de s’attaquer à tous les chantiers en même temps. Pour être crédible et réussir, il faut se fixer des priorités : travailler sur le magazine, se lancer sur Snapchat, ouvrir le chantier de la communication interne… Les plans de com ne sont pas faits pour les chiens ! Travaillez sur un plan de communication pluriannuel jusqu’à la mi-mandat, tenant compte de vos capacités de travail et de vos marges budgétaires : identifiez les actions prioritaires, leurs objectifs, leurs conditions de réussite, fixez un calendrier de travail, définissez à grands traits une enveloppe budgétaire… Même si forcément la vie passera par là et bousculera vos priorités, vous ne regretterez pas d’avoir anticipé votre plan de charge.

Attention au logo et à l’identité visuelle : c’est le chantier le plus tentant et souvent le plus emblématique. Mais c’est aussi le plus compliqué ! Toucher au logo, c’est toucher à l’identité même de l’institution et donc à des questions bien plus larges que la com : il s’agit de produire une image qui identifie tout à la fois un territoire, une administration, un projet politique, une image de marque, un service public… et tout un tas de choses encore. Puisque vous allez soulever bien des interrogations, des doutes et des différences d’appréciation, armez-vous de patience et de constance. N’oubliez pas l’intendance : changer de logo, c’est aussi changer des centaines de cartes de visite, générer des dizaines de modèles de documents administratifs, revoir tous les outils de communication récurrents, intervenir sur la signalétique des équipements communaux ou communautaires… Bref de quoi calmer vos ardeurs ou celles de vos élus : on ne change pas de logo comme de chemise, ni même comme d’équipe municipale ! À ce propos lisez cet article intéressant.

4 ° Mobilisez vos indics

Créer ou moderniser des outils, c’est votre premier défi. Les évaluer sera le prochain. Alors autant définir dès le départ vos indicateurs de réussite pour chaque projet. Bien sûr, les performances en nombre de vues, partage, like sont les plus évidentes sur les outils digitaux. Mais comme on ne travaille pas seulement pour l’audience, il faut aussi penser à évaluer l’usage et l’impact global de vos supports : mesurer l’efficacité des relations presse, des réunions publiques, des campagnes « comportementales » (port du masque, propreté urbaine…), des guides édités par la collectivité. Sans oublier les outils imprimés qui nécessitent d’autres formes d’évaluation : études de lectorat, échanges avec les habitants…

Voilà : il n’y a plus qu’à.  À première vue, le programme impressionne. Dites-vous que dans ce domaine comme dans d’autres, c’est souvent le premier pas qui compte. Et surtout ça reste le meilleur remède face à ceux qui pensent que dans la com, on fait juste des p’tites affiches et des p’tites campagnes en juste cinq minutes !